jeudi 4 décembre 2008

le grand départ

San Miguel le 4 dec 2008 11.00 UTC
Depuis 2 jours le rôle d’équipage est au complet ; un peu juste quant au nombre de bras (4 paires), mais Oteka est facile à emmener. Nous sommes trois adultes pour les quarts de nuit, ce qui est le minimum requis pour dormir chacun son tour d’un sommeil réparateur (3 heures de quarts). Reste une inconnue : nous n’avons jamais navigué ensemble, allons-nous nous entendre ? Et Anatole (tout juste 13 ans) ne va-t-il pas s’ennuyer avec ses trois compagnons pré et post cinquantenaires ? Jean Philippe, plongeur émérite, a été chasseur de trésors dans les Caraïbes et a navigué en solitaire le long des côtes américaines. Martee, américain de naissance, vit aux Turks & Caicos islands depuis près de 15 ans et connait l’archipel comme sa poche. Anatole, embarqué sur les bateaux familiaux depuis sa première année, navigue depuis 7 mois sur Oteka et a choisi la mâture pour royaume. L’équipage est fin prêt. Les rôles se précisent : pas de quart pour Anatole exempté par son âge pré-pubère, mais la responsabilité de l’approvisionnement en poisson frais, ainsi que les travaux dans le mat en cas de nécessité. Jean Philippe est désigné bosco, ce qui fût un de ses métiers autrefois au Canada. Martee aura en charge la vaisselle et la maintenance de la cambuse, tâche délicate et digne de confiance car l’eau n’est pas à gaspiller. Captain Pat s’occupe du reste : route, météo, communications, management et autres aspects techniques. Le bateau regorge de victuailles espagnoles bien grasses, les coffres sont pleins et les fonds accueillent la cave constituée d’une majorité de vins français (Vouvray de chez Champallou, Beaumes de Venise de Casteau, Mennetou-Salon de chez Pelé, et autres …). Les pleins d’eau (900 litres) et de gasoil sont faits. Les panneaux solaires sont astiqués et le parc batteries gonflé à bloc.
La météo, elle, n’est pas exceptionnelle car nous sommes au centre d’une petite dépression pas vraiment active qui se déplace très lentement vers le nord ; ça devrait aller mieux dans les jours suivants avec du vent de Nord-Est.
Nous ne sommes pas un vendredi, il n’y a pas d’animal à longues oreilles à bord, les augures sont donc favorables. Captain Pat décide de tenter une route orthodromique (càd la plus directe) car il semble que les alizés ne soient pas au rendez-vous dans les latitudes plus basses, ce n’est donc pas la peine d’aller errer dans ces parages.
Le log d’Oteka indique 3159 miles nautiques déjà parcourus depuis la Rochelle quand nous appareillons.
Au revoir les terriens et cap au 280 ! Tenerife s’éloigne, on laisse Hierro sur bâbord et on glisse sous La Gomera. Nous avons 3026 miles nautiques à parcourir sur la route directe pour rejoindre le port de Providenciales aux iles Turks & Caicos ( 21°50´de latitude nord et 72°00’de longitude ouest).
Et voilà le départ, rêvé depuis de longues années. Que c’est bon !

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