samedi 12 septembre 2009

La raquette a moustiques

Il faut savoir que la vie à terre dans les iles n’est pas de tout repos. Pendant la journée, le soleil brille, les fleurs sont éclatantes, la petite brise nous rafraichit, tout nous sourit, on se croit à l’abri. Mais dès le soir tombé, lorsque les ombres s’allongent, des monstres sanguinaires surgissent de nulle part, à l’assaut des peaux tendres et du sang goûtu, caractéristiques des épidermes marins jusque là protégés de l’agression par l’éloignement des côtes. Ces monstres sanguinaires sont petits, presque invisibles, mais rapides et salopards. Ce sont les moustiques. Agressifs, assoiffés de sang, vindicatifs. D’ailleurs, là ou le quidam moyen entend « BBBBZZZZZZ » lorsqu’ils passent près de son oreille, le marin averti à l’audition affutée entend bien le cri de guerre de l’insecte kamikaze et prêt à tout : « BBBBanZZZZaaaiiiiii »
Jamais à cours de ressources, Captain Pat a su s’adapter, et après les préliminaires diplomatiques en somations d’usage du type insecticides, crèmes et autres bougies citronnelles, il a enclenché l’artillerie lourde, j’ai nommé « la raquette à moustiques ».
Merveille de technologie japonaise sophistiquée, et cousine tropicale de la tapette à mouches, la raquette à moustiques satisfait les instincts sadiques primitifs de tout cro-magnon qui survit en l’homme moderne. D’un geste souple, digne d’Henri Lacoste, Captain Pat se plait à dégommer l’ennemi. Mais attention il ne s’agit pas de smasher l’insecte comme un gros bourrin de fond de cours, non, l’art de la raquette consiste à cueillir l’animal d’un revers élégant. Délicatement posé sur la grille métallique, il est ensuite traversé d’une onde électrique qui le fait éclater avec un bruit sec accompagné d’une étincelle particulièrement jouissive.
Non, mais !

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